Après les excès en tout genre qui accompagnent les fêtes de fin d’année, nous voilà plongés dans les résolutions qui ne dureront que le temps d’y penser ou de les formuler. Mais néanmoins, il y a un instant particulier qui pourrait retenir l’attention: celui qui précède l’objet de toute cette remise en cause, l’instant qui nous électrise devant la mémoire du passé.

Cet instant, cauchemardesque pour les uns et synonyme de plénitude pour d’autres, dure parfois une éternité au moment de revivre notre enfance au détour d’une missive, texte jeté là presque négligemment comme une bouteille à la mer…

Nous qui avons grandi à Port – Gentil, il y avait une méthode simple pour faire taire les vantards et gueulards.

Toute la semaine tu pouvais faire le malin à qui tu veux car la population avait pris un décret d’interdire les bagarres de samedi à jeudi.

Pendant cette période, tes adversaires te calculaient et t’attendaient à La Plaine (aujourd’hui Stade de la Mosquée) le vendredi après midi.

Il y avait plusieurs bagarres (ring),  interdiction formelle de séparer les belligérants jusqu’à ce que l’un ou l’une se sente vaincu(e). Après cela, désormais tu ne pouvais plus faire le malin, tu la bouclais à vie; la paix était scellée.

Il fallait aussi avoir un certain âge pour se battre à La Plaine, pas moins de 12 ans et être aux portes du secondaire.

Les garçons se battaient rarement mais se réservaient les grands combats. Il était interdit de faire couler le sang mais la bagarre se gagnait par le nombre de fois où tu faisais rouler l’autre sur le sable. A La Plaine, il y avait beaucoup de sable et  jamais d’inondation quelque soit la pluie.

Par contre, nos grandes sœurs pour un rien c’était vite fait un défi lancé et hop le vendredi suivant était fumant.

Quelle ambiance !!!

L’avantage était quoi? Les adeptes de je vais te trahir étaient nombreux et comme toutes les familles à Port – Gentil se connaissaient, les parents des bagarreurs étaient déjà au courant et les attendaient en case pour une autre bastille.

C’est ainsi qu’on a conclu qu’à Port – Gentil tout le monde était parenté; ce qui a suscité à l’extérieur de l’Ogooué Maritime, une forte solidarité Port – Gentillaise.

D’ailleurs, nous ne cherchions pas à connaître l’ethnie ou l’origine de qui que ce soit , mais nous nous appelions tous Port – Gentillais.

La logique de cette époque à Port – Gentil, tout enfant appartenait à la communauté.

Tu pouvais passer le long d’une barrière en rondins/tôles et entendre une grande personne que tu ne connaissais même pas t’interpeller “Petit vas m’acheter un sovibor chez Etienne Degnon” et la grande personne d’ajouter “Dépêches toi” ou “Je crache par terre si les crachats sèchent tant pis pour toi”.

Comme des estafettes sans regimber nous voilà en courant entrain de faire la course d’un inconnu avec délicatesse et revenir rapidement en rendant la monnaie à la pièce près.

Le papa ou la maman très content nous filait quelques pièces pour assurer notre paquet de riz popo et de gâteaux chez Mme Laborde. 

Notre jeunesse à Port – Gentil est parsemée de beaucoup d’anecdotes de ce genre dont plusieurs se reconnaitront.

Source anonyme : réseau social très populaire au Gabon !!!

Je dis simplement merci à tous mes lecteurs et vous souhaite le meilleur pour les douze prochains mois, puisse cette année nous être douce et agréable.