Suite au mouvement d’humeur des agents de la Société d’énergie et d’eau du Gabon, qui a conduit à la démission d’Ousmane Cissé, fraîchement nommé Directeur Général de ladite entreprise, le Gabon est traité de pays xénophobe ici et là sur la toile. Nous avons donc décidé de nous pencher sur le sujet.

Le dictionnaire de la langue française définit le terme xénophobie dans un premier temps comme une “réaction ou sentiment de rejet des étrangers ou de ce qui provient de l’étranger“. Il le définit aussi comme la “haine des étrangers ou de ce qui provient de l’étranger“.

Le peuple gabonais est un peuple accueillant, très accueillant même, qui ne correspond en aucun cas aux définitions sus mentionnées. Libreville, la capitale du Gabon, est une ville cosmopolite où cohabitent plusieurs nationalités sans problème. Ce peuple est comme une éponge qui absorbe tout ce qui vient d’ailleurs pour l’adopter dans son quotidien, notamment, aux niveaux culturel, économique et social. On intègre facilement les styles vestimentaires et linguistiques venus d’ailleurs. Certains pans de l’économie gabonaise sont aux mains des communautés étrangères (France, Liban, Maroc, Mauritanie, Nigéria, Ghana, Sénégal, Mali, Togo, Bénin, République Démocratique du Congo, République du Congo, Cameroun, etc) et c’est tout à fait normal pour le commun des mortels. En outre, plusieurs gabonais d’origine étrangère occupent de hautes fonctions au sein de l’administration gabonaise sans que cela ne dérange vraiment la population. Comment ne pas évoquer les nombreux litiges fonciers où des gabonais se font injustement et brutalement exproprier par des ressortissants étrangers ? Du jamais vu mais de venez voir, comme on a coutume de le dire aux pays des Panthères Noires. “Le Gabon ne l’est pas, mais la promotion des frères d’ailleurs ces 14 dernières années poussent certains gabonais à flirter avec la xénophobie”, dixit Dr Oswald Mihindou, anthropologue et sociologue gabonais, que nous avons contacté pour qu’il nous donne son avis sur le sujet. “En fait, je crois qu’on ne naît pas xénophobe, tout comme on ne naît pas raciste, on le devient. On apprend les gens à haïr pouvait dire un penseur”, a-t-il ajouté par la suite. Ainsi, il faudrait que l’État gabonais, c’est-à-dire, ceux qui dirigent le Gabon, prennent soin de ne pas frustrer les autochtones au profit des expatriés parce que cela pourrait se retourner contre eux tôt ou tard. En effet, les situations que nous évoquons dans le précédemment sont difficiles à observer dans d’autres pays africains car le sentiment nationaliste est plus que prépondérant dans les différentes strates sociales. Donc, il n’y a pas de mal à ce que les gabonais en fassent autant, un tant soit peu.